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Le printemps québécois:

Audacieux plagiat, continuité tardive

       ou futile mièvrerie?

   Comment comparer nos crises sociales? Une façon de relativiser est de voyager dans le temps afin d'y déceler des répétitons. Si le hasard a ses cycles, l'histoire comporte elle aussi ses bégaiements. En relativisant les idéaux poursuivis et les conditions sociales qui stimulent leur exaltation, il est plus aisé de dissocier les grandes révolutions qui aiguillent vers le progrès durable des escarmouches qui, bien que s'affaissant faute de soutien populaire, ont toujours le mérite de mettre en évidence certaines vérités.
 

   Les plus érudits sont déjà au fait que la révolution française de 1792 a sonné le glas de la monarchie despotique, mis un terme à la domination du clergé ainsi que de la noblesse et émancipé le pouvoir des bourgeois, rafiné l'économie de marché et propulsé le capitalisme. En 1832 et en 1848 deux insurrections parisiennes ont toutefois démontré que cette révolution était inachevée. Le capitalisme serait-il malsain? Au contraire serait-il le moteur du progrès social? Dans l'affirmative, produirait-il davantage de fruits qu'il ne créerait de remous? En sommes, fut-il salvateur et, question d'autant plus pertinente que l'on ne se la pose jamais, est-il viable à long terme? Se pourrait-il qu'il soit dépendant de facteurs dont la progression ne pourra dans la réalité s'effectuer indéfiniment en harmonie avec le modèle sur lequel il est fondé?

   Ces questions, nous ne nous sentons pas légitimés d'y répondre, aussi laissons-nous aux érudits de ce siècle le soin de faire resplendir la lumière à ce sujet. Dans le cas présent, le capitalisme se veut un effet, or dans notre analogie, ce sont les causes qui nous intéressent. Parmis les autres effets, pour bien clôre cette parenthèse dans laquelle nous ne souhaitons point nous attarder, citons la Terreur de 1793, le coup d'état de Napoléon Bonaparte en 1799, la restauration de la royauté en 1814 et la révolution de juillet en 1930. Ces événements ne sont pas sans intérêt et mériteraient que l'on y jette un coup d'oeil, mais puisque nous désirons demeurer concis nous ne le ferons pas. En revanche, les insurrections de juin 1832 et de juin 1848 présentent plusieurs points communs avec notre printemps québécois, aussi nous vous invitons à plonger au coeur de ces deux révoltes de la rue afin d'y trouver des similitudes plus profondes que la couleur d'un drapeau ou d'un carré. Dans "Les Misérables", Victor Hugo décrit de façon rigoureuse cette époque de grande instabilité. Quelle était donc la cause de ces insurrections et au nom de quoi les gens sacrifiaient-ils leur vie? Le plaidoyer d'Enjolras, qui représente bien les idéaux et espérances utopiques de 1832 se veut fort éloquent, moins par sa verve que par sa perspicacité visionnaire. L'autopsie de 1848 quant-à-elle, nous laisse un arrière goût d'autant plus âcre qu'il nous paraîtra familier. 

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